▪️ Khadija Mardi et Pita Kabeji volent la vedette lors des passionnants Championnats d’Afrique de boxe masculins et féminins de l’AFBC, qui se sont déroulés sur une semaine.
▪️ Le président de la Fédération congolaise de boxe, le général Luyoyo, et son équipe confondent les sceptiques en organisant un tournoi très réussi, soutenu par le gouvernement.
L’excitation, le drame, les larmes et la tension ont marqué les Championnats d’Afrique de boxe masculins et féminins de cette année, alors que la charismatique championne du monde des poids lourds du Maroc Khadija Mardi et Pita Kabeji de la RD Congo (photo) ont volé la vedette lors du tournoi très réussi d’une semaine au Stade des Martyrs à Kinshasa en RD Congo.
Mardi et Kabeji ont rejoint le boxeur le plus accompli du Kenya, feu Philip Waruinge, comme les seuls boxeurs à avoir remporté jusqu’à présent trois médailles d’or consécutives aux Championnats d’Afrique. Ils ont tous deux remporté l’or en 2022, 2023 et 2024 et Waruinge l’a fait en 1964, 1966 et 1968.
Alors que Mardi et Kabeji étaient les acteurs principaux, plusieurs autres boxeurs ont diverti les fans avec une superbe boxe qui a souligné le potentiel naturel de la boxe africaine. Le tournoi a également été grandement stimulé par les fans de la RDC qui ont battu les tambours et dansé le ndombolo et dont les acclamations follement enthousiastes ont été la cerise sur le gâteau sans lesquels l’événement tout entier aurait manqué de la saveur dont il avait tant besoin. Félicitations aux fans de la RDC, je vous salue tous.
Outre les exploits de Mardi et Kabeji, parmi les autres boxeurs qui ont fait de cet événement un énorme succès grâce à leur boxe intelligente, on peut citer le poids lourd artistique Karamba Kebe du Sénégal, basé en France, l’astucieux poids plume Tryagain Ndevelo de Namibie, la redoutable poids welter de la RDC Brigitte Mbabi, le poids moyen-léger rajeuni du Kenya Boniface Mogunde, l’abeille poids mouche du Cameroun Martial Wouang, l’audacieux poids mouche de la RDC Nyembo Gisele, le poids coq du Maroc Widad Bertal et sa compatriote médaillée de bronze mondiale au visage de bébé Yasmeen Mouttaki, qui ont tous deux remporté leur deuxième médaille d’or consécutive, la boxe remarquable des poids moyens Alphonse Mendy du Sénégal et le finaliste marocain Yassine El Ouarz, l’éthiopien poids léger Abubeker Redwan, le poids mi-moyen du Burundi Nestor Nduwarugira, la Kényanne mi-lourd du Liz Andiego, le champion des poids moyens de la RDC David Tshama et le technicien de ring sud-africain John Paul Masamba qui a finalement remporté une médaille d’or aux Championnats d’Afrique.
Parmi les autres boxeurs qui ont obtenu une médaille d’or après avoir remporté l’argent et le bronze lors des précédents Championnats d’Afrique, on trouve les Camerounais Martial Wouang, Nyembo Gisele, Boniface Mogunde, Karamba Kebe, Brigitte Mbabi et Abdelhaq Nadir.
Parmi les nouveaux venus qui ont excellé, on trouve Ruth Yanfu de la RDC qui a pris la place dans les poids plume à l’ancienne championne d’Afrique Marcelat Sakobi, désormais boxeuse professionnelle, le trio marocain médaillé d’or composé du poids mouche Bensayar Issam, du poids super-lourd Younes Bouhdid et du poids léger Zouhair Fadel, le poids coq mozambicain Manuel Banguine et le poids super-lourd kenyan Clinton Macharia.
Banguine, qui fait partie des boxeurs préparés par la fédération mozambicaine pour les futurs grands tournois internationaux, a en effet été l’une des révélations de l’événement de Kinshasa, s’imposant en finale des poids coqs pour ses débuts internationaux et perdant face au Congolais Bakora Kolongo.
« Nous sommes très impressionnés par la performance de Banguine, c’est un excellent début pour notre projet d’injecter du sang neuf dans l’équipe nationale », a déclaré le président de la Fédération mozambicaine de boxe, Gabriel Junior,
« Dans le nouveau cycle olympique, nous avons décidé d’impliquer de nouveaux acteurs sur la scène internationale avec des stars émergentes, quatre boxeurs nous représentaient à Kinshasa, et nous avons remporté deux médailles avec notre boxeur débutant Danguine en finale ».
Outre les trois médailles d’or consécutives de Mardi et Kabeji, l’autre exploit le plus significatif a été celui du poids lourd sénégalais Karamba Kebe qui a remporté la première médaille d’or du pays en 26 ans depuis 1998 à Alger lorsque le poids léger Mamadou Sow a battu aux points le Sud-Africain Elvis Makama pour remporter la première médaille d’or pour la nation ouest-africaine. Le Kenyan Boniface Mogunde a également été la vedette de son équipe qui a remporté la première médaille d’or en sept ans depuis 2017 lorsque le poids léger Nick Okoth a remporté l’or aux Championnats d’Afrique au Congo Brazzaville.
La victoire aux points de Karamba en finale contre le RD Congolais de la RDC Landry Matete aux Championnats d’Afrique 2024 a consolidé l’amitié des membres du conseil d’administration de l’AFBC, Anta Gueye du Sénégal et Zoubida Wissam du Maroc, qui soutenait Kebe. Une victoire de la RD Congo leur aurait permis de remporter 10 médailles d’or chacun avec le Maroc, champion en titre, mais après la victoire de Kebe, le Maroc est resté en tête de la RD Congo avec 10 médailles d’or et neuf médailles d’or pour la RDC qui a terminé à la deuxième place comme cela s’était produit l’année dernière à Yaoundé, au Cameroun.
Chapeau à la Fédération congolaise de boxe sous la direction de l’infatigable président Ferdinand Ilunga Luyoyo et de son équipe, en particulier son secrétaire général adjoint Pierre Ambongi, pour avoir organisé un excellent tournoi malgré le court préavis dont ils disposaient pour organiser le premier événement de boxe d’Afrique. L’AFBC n’a pas non plus été en reste dans son rôle. Le président du comité des compétitions, Solomon Kargbo, et son adjoint Lukelo Willilo, qui est également le chef du département de la communication, ont été particulièrement productifs et ont joué un rôle majeur dans le succès du tournoi de Kinshasa en faisant la promotion de l’événement sur les réseaux sociaux, y compris le site Web de l’IBA.
Au niveau du jeu, les boxeurs africains n’ont pas déçu. Nous avons assisté à des combats de boxe tactiques, entre autres avec le Namibien Tryagain Ndevelo, qui aurait été mon candidat au titre de meilleur boxeur. Il a participé aux Championnats d’Afrique pour la première fois et a décroché l’or en faisant preuve de beaucoup de tact et d’intelligence dans sa boxe. Ce qui manque aux boxeurs africains, ce sont des compétitions régulières et un soutien financier de leurs gouvernements respectifs pour leur permettre de participer à des tournois internationaux pour se faire connaître. Les fédérations nationales ne devraient pas non plus être trop dépendantes de leurs gouvernements pour le soutien financier. Elles doivent prendre davantage d’initiatives pour trouver leur propre financement, étant donné que la plupart des gouvernements africains sont financièrement surchargés par d’autres priorités telles que l’éducation et la santé.
C’est pourquoi le gouvernement de la RDC sous la présidence de Félix Tshisekedi doit être félicité pour le soutien massif qu’il a apporté à la Fédération congolaise de boxe pour organiser l’un des meilleurs Championnats d’Afrique de tous les temps, qui n’a cependant pas été un succès, sans prix en jeu pour les boxeurs, un problème que l’AFBC doit sérieusement examiner pour éviter de dépendre uniquement de l’IBA pour fournir des prix en argent.
✍🏼 Communications AFBC